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    Thyrion Françoise

ISBN: 978-2-353610-19-8

Ida m’a dit ou le chant des trois oiseaux blessés

De: Thyrion Françoise

Ida m’a dit, ou l’histoire du théâtre, chapitre « Le théâtre et l’oiseau ». D’abord L’Orestie d’Eschyle : aux Érinyes furieuses, déesses ailées de la vengeance, s’oppose Athéna la sage, la juste, la chouette. Puis Les Oiseaux d’Aristophane nous transportent dans le monde intermédiaire des nids, entre les humains et les dieux. Hamlet s’ouvre avec l’Alcyon, oiseau marin fabuleux du solstice d’hiver, moment de grâce. Au 17e, sur les traces de Léonard, Torelli « le sorcier » construira pour la scène toute sorte de « voleries ». Mozart fait chanter l’homme-oiseau Papageno, la perfection du bonheur. Enfin c’est le cri de Tchékhov, Nina : « Je suis une mouette ». L’oiseau blanc sur le fronton du théâtre de Stanislavski.

Ida, une vieille dame se sentant atteinte de la maladie de l’oubli se réfugie dans un hôpital. Aïchatou, la femme de service, et Irène, l’infirmière, s’occupent d’elle. Trois destins de femmes se
croisent et se racontent dans leurs rires et leurs blessures dues à l’émigration, la déportation et l’homophobie. Ida m’a dit Aïchatou a dans son ventre une petite fille qui s’exprime beaucoup avant
même de naître et le spectre de Monsieur Maurice (un patient qui vient de mourir) tarde à quitter la chambre de Madame Ida…

Extrait
Et plus on en parle et plus elle oublie.
Irène : Ma vie de femme ! Je n’avais pas envie d’être une femme. J’avais envie de rester comme j’étais. Une jeune fille. Je ne voulais pas tomber amoureuse.
Pour moi l’amour, c’était comme l’amitié. Ou la tendresse. Je le crois toujours.
Le spectre : Madame Ida est morte à quatorze ans dans un camp de concentration.
Madame Ida n’a pas pleuré.
Car elle ne savait pas ce qui lui arrivait.
Après,
Elle a essayé de comprendre.
Après,
On lui a conseillé d’oublier, ce qu’elle a fini par faire.
Elle oublie jour après jour.
Consciencieusement.
Aïchatou : Moi, je viens de Bamako, madame Ida.
C’est au Mali. Je suis femme de service, ici.
Travailleur immigré. Avec papiers, j’insiste.
Mais exploitée. C’est Irène qui dit ça… Exploitée ?
Comment traduit-on ce mot en Bambara ?
Déjà qu’on n’a pas réussi à traduire Le Capital.
Ma vie n’est pas écrite sur des papiers.
Elle est écrite dans ma tête.
Pauvre madame Ida !
Quand vous apprendrez que monsieur Maurice est mort,
vous allez pleurer, je le sais.
Le Spectre : Ida sait, elle sait.
Aïchatou : Je devrais me faire avorter, ce serait plus raisonnable.
Mais c’est dur. La nature se fâchera contre moi. C’est certain !
Le Fœtus : Maman, tu ne pourras pas vivre dans ce chagrin.
Je serai bien obligée de disparaître si tu le décides mais si je nais, je te jure, je foutrai toutes les conneries du vieux monde à la poubelle !

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10,20

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En résumé

Ida m’a dit, ou l’histoire du théâtre, chapitre « Le théâtre et l’oiseau ». D’abord L’Orestie d’Eschyle : aux Érinyes furieuses, déesses ailées de la vengeance, s’oppose Athéna la sage, la juste, la chouette. Puis Les Oiseaux d’Aristophane nous transportent dans le monde intermédiaire des nids, entre les humains et les dieux. Hamlet s’ouvre avec l’Alcyon, oiseau marin fabuleux du solstice d’hiver, moment de grâce. Au 17e, sur les traces de Léonard, Torelli « le sorcier » construira pour la scène toute sorte de « voleries ». Mozart fait chanter l’homme-oiseau Papageno, la perfection du bonheur. Enfin c’est le cri de Tchékhov, Nina : « Je suis une mouette ». L’oiseau blanc sur le fronton du théâtre de Stanislavski.

Ida, une vieille dame se sentant atteinte de la maladie de l’oubli se réfugie dans un hôpital. Aïchatou, la femme de service, et Irène, l’infirmière, s’occupent d’elle. Trois destins de femmes se
croisent et se racontent dans leurs rires et leurs blessures dues à l’émigration, la déportation et l’homophobie. Ida m’a dit Aïchatou a dans son ventre une petite fille qui s’exprime beaucoup avant
même de naître et le spectre de Monsieur Maurice (un patient qui vient de mourir) tarde à quitter la chambre de Madame Ida…

Extrait
Et plus on en parle et plus elle oublie.
Irène : Ma vie de femme ! Je n’avais pas envie d’être une femme. J’avais envie de rester comme j’étais. Une jeune fille. Je ne voulais pas tomber amoureuse.
Pour moi l’amour, c’était comme l’amitié. Ou la tendresse. Je le crois toujours.
Le spectre : Madame Ida est morte à quatorze ans dans un camp de concentration.
Madame Ida n’a pas pleuré.
Car elle ne savait pas ce qui lui arrivait.
Après,
Elle a essayé de comprendre.
Après,
On lui a conseillé d’oublier, ce qu’elle a fini par faire.
Elle oublie jour après jour.
Consciencieusement.
Aïchatou : Moi, je viens de Bamako, madame Ida.
C’est au Mali. Je suis femme de service, ici.
Travailleur immigré. Avec papiers, j’insiste.
Mais exploitée. C’est Irène qui dit ça… Exploitée ?
Comment traduit-on ce mot en Bambara ?
Déjà qu’on n’a pas réussi à traduire Le Capital.
Ma vie n’est pas écrite sur des papiers.
Elle est écrite dans ma tête.
Pauvre madame Ida !
Quand vous apprendrez que monsieur Maurice est mort,
vous allez pleurer, je le sais.
Le Spectre : Ida sait, elle sait.
Aïchatou : Je devrais me faire avorter, ce serait plus raisonnable.
Mais c’est dur. La nature se fâchera contre moi. C’est certain !
Le Fœtus : Maman, tu ne pourras pas vivre dans ce chagrin.
Je serai bien obligée de disparaître si tu le décides mais si je nais, je te jure, je foutrai toutes les conneries du vieux monde à la poubelle !

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Details

ISBN: 978-2-353610-19-8
Editeur: Éditions La Fontaine
Date d'édition: 2009
Nombre de pages:

Découvrez l'auteur
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Auteur dramatique, comédienne, sociétaire SACD depuis 1989, membre des EAT, metteur en scène; pédagogue. Direction artistique avec Michel Valmer de la salle municipale Francine Vasse depuis 2004 à Nantes et de la compagnie théâtrale Science 89 depuis 1988.

“Ida m’a dit ou le chant des trois oiseaux blessés”

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